Pêcher pour vivre

Pêcher pour vivre

Du Nord au Sud,
Pêcher pour vivre
Sous la direction
d'Alain LE SANN
45 graphiques et commentaires
pour comprendre la pêche
Préface de Jean Chaussade.

ISBN : 2-9506762-1-9

Prix public : 60F

Diffusion CRISLA, 1 avenue de la Marne 56100 Lorient.
tel : (33) (0)2 97 64 64 32
fax : (33) (0)2 97 64 24 57
e-mail : crisla@globenet.org

Pêcher pour vivre

Qui connaît le coût environnemental et social d'une crevette artificiellement colorée, élevée dans une ferme asiatique entourée de barbelés ? Hélas, trop peu de monde. Pourtant, la pêche est de plus en plus internationalisée, et chaque consommateur se trouve souvent, à son insu, impliqué dans une dynamique économique qui dégrade l'environnement et les conditions de vie dans de lointains pays du Sud. Pourtant, l'actualité fait de chacun de nous un acteur involontaire dans le grand jeu pour le contrôle des ressources marines. Qui n'a été sensible au combat entre les pêcheurs espagnols et français autour du filet dérivant ? Mais qui sait l'enjeu de ce conflit alors que tant de commentateurs confondent filet et chalut ?

Ce petit livre est le fruit de plus de dix ans de réflexions, de contacts, d'animations depuis la conférence des pêcheurs artisans et des travailleurs de la pêche à Rome en 1984. C'est aussi le fruit de relations suivies avec les organisations de pêcheurs du Nord et du Sud.

Au-delà de la description de l'économie de la pêche (les tonnages, les espèces, les millions de dollars), ce livre veut faire comprendre au grand public les enjeux sociaux, écologiques, alimentaires de la modernisation de la pêche mondiale. Il s'adresse à tous ceux qui veulent comprendre mais aussi agir pour défendre l'environnement marin et les intérêts des travailleurs de la pêche. La pêche est sans doute le domaine où le monde est confronté pour la première fois à l'impératif de gestion d'une ressource menacée par la surexploitation : si la solidarité a un sens, l'heure est au partage de cette ressource alimentaire.

 

version espagnole

version anglaise

"Pescar para vivir" "A livelihood
from fishing"
Sommaire de Pêcher pour vivre
(avec quelques extraits on line)
Glossaire extrait de Pêcher pour vivre

Sommaire

Préface

Etat des lieux

1 - Le poisson, un aliment essentiel

2- La consommation est très inégale

3- La productivité des océans est très variable

4- Accroitre la production ne suffit pas

5- Le poisson nourrit les animaux

6- Japon : le géant vacille

7- La Chine, nouvelle puissance halieutique

8- Le Sud pêche de plus en plus

9- La part de l'aquaculture se renforce

10- L'aquaculture intensive : ruée vers l'or rose

11- Les importations du Nord progressent

12- La croissance des exportations du Sud

13- La France se nourrit au Sud

14- La pêche artisanale crée des emplois

1 5- Le nombre de pêcheurs artisans s'accroît

16- Le rôle des femmes est méconnu

Les enjeux

1 - L'internationalisation s'accroît

2- Le poids des multinationales

3- Le poisson paye la dette

4- Le surinvestissement

5- Des ressources rares et convoitées

6- Les pertes après capture

7- Les littoraux sont menacés

8- Les mangroves en danger

9- L'essor de la pêche-loisir

10- Les zones économiques exclusives (ZEE)

11- La pression des associations d'environnement

12- Les conflits sont de plus en plus fréquents

1 3- L'Europe bleue, un grand marché

14- Des accords de pêche très commerciaux

1 5- L'aquaculture concurrence la pêche

Les actions

1 - Organiser les pêcheurs artisans

2- Coopérer à l'échelle internationale

3- Reconnaître le rôle des femmes

4- Protéger l'environnement

5- Gérer un système complexe

6- Choisir les objectifs de gestion

7- Pour une gestion participative

8- Valoriser les utilisations alimentaires

9- Choisir des techniques appropriées et sélectives

10- Limiter les prises accessoires

11- Développer une aquaculture de production

12- Maitriser les marchés

13- Redéfinir les accords de pêche

14- Respecter un code de conduite pour une pêche responsable

Bibliographie

Glossaire

 

La France se nourrit au Sud.
La consommation de poisson en France s'accroît régulièrement depuis plusieurs années. Pourtant, la production nationale est en régression, et ne peut satisfaire ces besoins. De ce fait, le développement des importations est spectaculaire : celles-ci sont passées de 500 000 tonnes en 1980 à 872 000 en 1992. Les exportations - supérieures à 300 000 tonnes depuis 1989 - atteignant 363 000 tonnes en 1992, le déficit était cette année-là supérieur à 500 000 tonnes. Son coût est élevé puisqu'il équivaut aux excédents dégagés par les exportations de produits laitiers et qu'il constitue le premier déficit dans nos échanges agroalimentaires.

La France, qui consomme plus de 1,2 million de tonnes de produits de la pêche chaque année, achète deux poissons sur trois à l'étranger. Le Sud est un fournisseur considérable, surtout si l'on prend en compte l'équivalent-poisson de la farine (car les statistiques mêlent des produits très divers -frais, congelé, conserves, farines-) : en 1992, plus de 50000 tonnes de farine ont été importées du Sud, ce qui équivaut à 250000 tonnes de poissons. Il faut également tenir compte du fait que les importations sont constituées pour une bonne part de produits transformés qui représentent un poids plus important de captures dans le pays d'origine. De ce fait, on peut considérer que les importations françaises approchent 1 200 000 tonnes (en équivalent-poisson-frais) et que la part du Sud y est considérable.

Crevettes et thons constituent une part essentielle, en valeur comme en tonnage, des importations, juste derrière le saumon. Il s'agit pour l'essentiel d'importations du Sud. Si l'on y ajoute les farines de poisson (en équivalent-poisson), on peut estimer que le Sud assure plus de 400 000 tonnes dans la consommation française. En schématisant : pour trois poissons consommés en France, le premier est pêché dans les eaux européennes par un bateau français, le deuxième vient d'un pays du Sud, et le troisième est importé d'Europe ou d'Amérique du Nord.

Le Sud est également présent dans les exportations françaises car 40 % d'entre elles environ sont constitués par du thon congelé pêché par des bateaux français au large de l'Afrique Occidentale ou dans l'Océan Indien.

SOURCE: CNPM, Le Commerce extérieur des produits de la mer 1992.

 

La pêche artisanale crée des emplois
12 à 13 millions de pêcheurs sont directement engagés dans les activités de capture. A ce nombre, il faut ajouter tous les emplois créés en amont et en aval de la pêche : tous les ports industriels ou artisans développent des activités de constructions navales, d'entretien des moteurs, de production de glace, de fabrication d'équipements divers (filets, caisses ... ).

Les secteurs de la transformation, du transport et plus encore de la distribution engendrent une multitude d'emplois car, frais ou transformé, le poisson nécessite beaucoup de soins et d'emballages, et des moyens de transport efficaces. Le secteur artisanal, exigeant en main-d'oeuvre, permet souvent à des personnes ayant peu de capitaux de dégager des revenus grâce à la transformation traditionnelle (séchage-fumage) ou à la vente de petites quantités sur les marchés. La FAO* compte ainsi, pour un emploi dans la pêche, deux emplois dans la transformation et la distribution. D'autres considèrent qu'en y ajoutant l'amont, 1 emploi de pêcheur induit de 3 à 5 emplois.

Au total, ce sont des communautés entières qui vivent de la pêche, voire des économies régionales ou nationales qui dépendent de la mer, de l'état des ressources et des marchés halieutiques*. Ces communautés ont souvent des cultures très spécifiques dont il est essentiel de tenir compte dans la mise en place de programmes de développement. En cas de crise, la survie de l'activité peut tout autant être liée à la capacité globale de la communauté à réagir, qu'à l'état de la ressource ou de l'économie du secteur. Ainsi, en France, certaines îles ont vu la totalité de leurs activités de pêche disparaître tandis que d'autres, toutes proches, maintenaient des communautés très vivantes qui ont su résister.

 

Le nombre de pêcheurs s'accroît
La FAO* compte treize millions de pêcheurs déclarés, mais ce chiffre sous-estime certainement la réalité, de nombreux pêcheurs n'étant pas déclarés. Certains exercent cette activité de manière saisonnière, en complément d'une autre activité. Dans les pays du Sud, des femmes et des enfants participent par milliers aux activités de récolte d'algues, d'alevins*, de larves, de coquillages. Dans les pays développés aussi, des milliers de personnes ramassent des coquillages sur les estrans* et en vivent sans être déclarés. En France, ils viendraient s'ajouter aux quelque 20 000 marins-pêcheurs recensés. La crise, dans de nombreux pays au Nord comme au Sud, a poussé de nombreux exclus vers les plages libres d'accès, à la recherche de leur survie. En France dans la baie de Veys en Normandie, en quelques années, le nombre de ramasseurs de coques est passé d'une centaine à 400, presque tous chômeurs. Au Chili, la récolte des algues et des coquillages a permis à des milliers de personnes de résister à la crise. Au Sénégal, les plages ont attiré des milliers de ruraux chassés par la sécheresse et la misère des campagnes.

Dans le monde, la grande majorité des pêcheurs sont des pêcheurs artisans souvent très pauvres. Ils sont parfois aussi nombreux sur les côtes que sur les eaux continentales. Ainsi, en Colombie, sur 1 1 0 000 pêcheurs, 80 000 exercent leur activité sur les lacs et les rivières.

Pour sa part, l'association ICSF* estime le terme " pêcheur " inadéquat pour rendre compte des emplois réellement induits par la pêche, et préfère parler de " fishworker" (travailleur de la pêche) ce qui comprend les femmes assurant la transformation et la vente, ainsi que les activités d'aval et d'amont étroitement associées dans les villages de pêcheurs.

 

 

Respecter un code de conduite pour une pêche responsable
Le concept de " pêche responsable " est apparu au début des années 90 au sein de la FAO*, qui a été chargée par la Conférence des Nations unies sur l'environnement, à Rio de Janeiro en mai 1992, de la rédaction d'un code de conduite international. Ce processus devrait aboutir fin 1995.
Un code de conduite est une liste de recommandations établie sous l'égide d'une organisation internationale pour réguler les pratiques d'un secteur d'activité. Volontaire et facultatif, le code repose sur le consentement des Etats et des acteurs pour être appliqué, mais peut être inscrit dans les législations nationales et devenir ainsi contraignant (c'est son objectif).
shéma sur les objectifs d'un code de conduite pour une pêche responsable pour agrandir l'illustration,
extraite du livre,
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Le but du code pour une pêche responsable est " d'assurer la conservation, l'aménagement et le développement des ressources bio-aquatiques ". Le suivi doit être assuré par la FAO mais son application sera d'abord fonction des pressions exercées par les organisations de pêcheurs, d'écologistes et les associations de solidarité internationale.

Les principes généraux du code mettent l'accent sur le principe de précaution vis-à-vis du milieu marin, la lutte contre la surexploitation, la promotion de pratiques et d'engins de pêche sélectifs, la protection des zones littorales, et le règlement pacifique des différends. Le droit de pêcher implique en contrepartie des politiques et des comportements responsables, afin de protéger et conserver non seulement les stocks, mais aussi les écosystèmes aquatiques : l'approche se veut donc globale. Le code recommande également d'associer les pêcheurs à la formulation des politiques, de protéger les droits et les conditions de travail des travailleurs de la pêche.

Malgré les limites d'une réglementation facultative, ce code marque un progrès certain et la FAO a fait des efforts pour associer les organisations de pêcheurs et de défense de l'environnement ou de solidarité internationale, hélas sans les laisser intervenir dans la phase finale.

Toutefois ce code reste dans une logique profondément libérale, qui vise à libéraliser le marché du poisson, ce qui favorise le drainage vers les pays du Nord des ressources halieutiques des pays du Sud. Il critique fort peu l'aquaculture de transformation (1). Enfin, le code n'évoque pas les droits à payer pour la pêche en haute mer. Or, ces droits pourraient financer les efforts des communautés maritimes des pays du Sud et inscriraient enfin dans les faits la gestion d'un réel patrimoine commun.

   

 

L'Europe bleue, un grand marché
Signé en 1957, le traité de Rome a impulsé la mise en place d'un marché commun européen, lequel englobait les produits de la pêche. Il a fallu pourtant attendre un quart de siècle pour voir en 1983 s'affirmer une politique commune des pêches, l'Europe bleue*. Les raisons de ce laborieux accouchement sont multiples, structurelles et conjoncturelles. Pour la Communauté européenne, la pêche est un secteur difficile à harmoniser, marginal et extrêmement diversifié. L'élargissement progressif de la CEE* a en outre modifié plusieurs fois les données du problème.

Paradoxalement, la mise en place des ZEE à l'échelle mondiale a accéléré le processus communautaire : elles ont bouleversé les habitudes des grandes puissances de pêche mais ont fait naître une Zone exclusive communautaire, le 1 er janvier 1977, où seuls les pêcheurs de la CEE ont droit de pêche (à l'exception de la Méditerranée). Les navires usines de l'URSS et de l'Europe de l'Est étaient ainsi tenus à distance, de même que l'imposante armada espagnole -exceptés les navires possédant une licence de pêche délivrée par Bruxelles. Enfin, le 25 janvier 1983, l'accord sur le régime communautaire des pêches permit de formuler une politique des pêches commune aux dix Etats membres d'alors.

En 1986, le Portugal et l'Espagne sont entrés dans la CEE mais sans disposer des mêmes droits en matière de pêche, en raison de l'importance de leur flotte : les mesures transitoires qui leur furent imposées, ressenties comme discriminatoires par les Espagnols, ont souvent été à l'origine de conflits violents entre les pêcheurs espagnols ou basques et les pêcheurs français, anglais ou irlandais.

Aux difficultés de réglementation de l'accès à la ressource, s'ajoutent les énormes disparités sociales et de revenus entre les différents pays. Or, si l'Europe bleue a permis de constituer un marché ouvert, elle a échoué dans ses tentatives de gestion de la ressource et n'a pas même essayé d'harmoniser les situations sociales. Pourtant l'Union européenne* représente un potentiel de captures non négligeable (4,8 millions de tonnes en 1992 pour les douze pays de la CEE, soit 5 % des captures mondiales) et surtout le premier marché du monde pour les produits de la mer : ses 350 millions d'habitants consomment 28,7 kg de produits de la mer par an et par habitant, et importent pour 16,6 milliards de dollars soit 36 % des importations mondiales. Mais, divisée et obnubilée par sa volonté de satisfaire ses besoins sans cesse croissants, l'Union européenne a été jusqu'à présent bien incapable de peser pour définir un Nouvel Ordre Economique International dans le domaine des pêches.

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Organiser les pêcheurs artisans
Traditionnellement, toutes les communautés de pêcheurs étaient organisées pour gérer les opérations de pêche. Les communautés définissaient leurs règles de fonctionnement (types d'engins utilisés, dates de pêche, répartition des captures, etc.). Ces règles ont permis à des communautés de survivre pendant des siècles et, souvent aussi, de gérer les innovations (en les adoptant, les adaptant ou les rejetant) (1).

Aujourd'hui, pourtant, ces communautés sont partout menacées et déstructurées par les bouleversements induits par la modernisation. De nouveaux acteurs extérieurs interviennent, des divisions sociales nouvelles apparaissent, les rapports entre les générations se modifient, les innovations techniques se multiplient et sont introduites en dehors du contrôle de la communauté, les marchés s'internationalisent. Les communautés traditionnelles, marginalisées par les nouveaux pouvoirs intervenant dans la gestion de la pêche (entreprises multinationales, Etats, scientifiques, associations d'environnement, etc.) ne peuvent plus faire entendre leur voix et leurs intérêts sont sacrifiés.

Urgence absolue est donc de restaurer le pouvoir des pêcheurs sur leur ressource, leur milieu, leur propre évolution. Bien sûr, l'éclatement des communautés rend plus difficile une organisation mais elle seule peut restaurer le pouvoir des pêcheurs et créer les conditions d'une gestion raisonnée de la ressource et du milieu. En 1984, par exemple, lors de la conférence organisée à Rome par la FAO pour définir la stratégie mondiale des pêches dans le cadre du nouveau droit de la mer, aucune organisation de pêcheurs n'était représentée. C'est ce qui amena les pêcheurs indiens et quelques ONG à organiser une conférence parallèle avec des organisations professionnelles de travailleurs de la pêche. Depuis lors, un collectif ICSF-CIAPA (International Collective in Support of Fishworkers-Collectif International d'Appui à la Pêche Artisanale) s'est créé pour favoriser le développement des organisations de pêcheurs artisans dans le monde entier : aujourd'hui, en Inde, aux Philippines, au Sénégal, à Madagascar, au Brésil, des organisations puissantes regroupant des milliers de pêcheurs ont la capacité de négocier avec l'Etat, de débattre avec les organisations d'environnement, les scientifiques. Progressivement, des réseaux s'organisent à l'échelle des continents. Le paradoxe est sans doute qu'aujourd'hui l'un des pays pionniers en matière d'organisation, la France, soit profondément en crise dans ce domaine, comme en témoigne la naissance en 1993 du Comité de Survie.

(1) "Overfishing, causes and consequences", The Ecologist, vol.25, n°2-3, mars 1995.

 

 

Glossaire du livre Pêcher pour vivre

accord de pêche : Accord signé entre la Communauté européenne et des pays tiers permettant aux navires européens de pêcher dans les eaux territoriales des seconds en contrepartie de compensations financières, commerciales...

ACP : États d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui ont signé avec la Communauté européenne les accords de coopération de Lomé.

alevin : Jeune poisson n'ayant pas encore acquis les formes adultes (on dit aussi juvéniles).

aquaculture : Élevage d'animaux ou de plantes aquatiques. Selon les espèces, on parle d'algoculture (culture d'algues), conchyliculture (élevage de coquillages), crevetticulture (crevettes), ostréiculture (huîtres), salmoniculture (saumons).

bassin versant : Territoire drainant dans lequel tous les cours d'eaux s'écoulent vers le même point : on peut considérer le bassin versant d'une petite rivière, d'un affluent voire d'un fleuve entier

bathymétrie : Mesure de la profondeur de la mer

benthique : Qualifie les espèces vivant sur le fond marin, très dépendantes de celui-ci (soles, langoustes... ).

biomasse : Masse la matière vivante (animaux, végétaux) se trouvant dans un écosystème.

CCFD : Comité catholique contre la faim et pour le développement (4, rue Jean Lantier 75001 Paris).

CEE : Communauté économique européenne (devenue Union européenne le 1er janvier 1993).

chaîne trophique (ou chaîne alimentaire) : Ensemble d'êtres vivants liés par des relations alimentaires. Par exemple, le phytoplancton (producteur primaire) est consommé par le zooplancton (consommateur), qui peut être mangé par des équilles, qui seront mangés par des harengs qui seront pêchés par des cormorans ou... par l'homme. Les chaînes alimentaires sont généralement des pyramides complexes, où de nombreuses espèces interviennent à chaque étage.

chalut : Filet en forme de poche destiné à être traîné par le bateau.

CNPS : Collectif national des pêcheurs sénégalais.

CRISLA : Centre de réflexion, d'information et de solidarité avec les peuples d'Afrique, Asie et Amérique latine (1, avenue de la Marne 56100 Lorient).

CTA : Centre technique de coopération agricole et rurale. Organisme dépendant de la Communauté européenne.

démersale : Qualifie les espèces vivant au fond des mers sans en être totalement dépendantes (merlu, morue... ).

eaux territoriales : Zone maritime soumise à la souveraineté de l'État côtier (elle s'étend aujourd'hui à 12 milles au large des côtes).

écloserie : Endroit aménagé pour le développement des œufs et des larves d'animaux aquatiques d'élevage.

estran : Zone du littoral soumise au balancement des marées.

Europe bleue : Surnom donné à la réglementation et aux institutions de l'Union européenne en matière de pêche.

FAO : Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (Food and agriculture organisation).

filet dérivant : Filet de pêche dressé verticalement dans l'eau grâce à un système de flotteurs et de lest. Les filets dérivants peuvent dépasser la centaine de kilomètres de long.

filetage : Découpe du poisson en filets.

frayère : Zone de ponte des espèces.

GATT : Accord général sur les droits de douane et le commerce (General agreement on tarifs and trade), signé en 1947, qui n'est devenu une institution internationale qu'en 1993 : l'OIC (Organisation internationale du commerce) et, en 1995, l'OMC (Organisation mondiale du commerce) poursuit maintenant l'œuvre initiale du GATT impulsé par les États-Unis après guerre pour libéraliser le commerce international (baisse des droits de douane, interdiction des subventions à l'exportation, etc.).

grande pêche : Activité de pêche pratiquée en eaux lointaines par des navires de grande taille.

halieutique : Qui se rapporte à la pêche. L'halieutique désigne le domaine scientifique qui étudie la pêche.

ICSF : Collectif international d'appui à la pêche artisanale ( International Collective in Support of Fishworkers) (65, rue Grétry B- 1 000, Bruxelles).

mareyeur : Grossiste en produits de la mer

mille nautique (ou mille marin) : 1 852 mètres.

nurserie : Zone de concentration des jeunes poissons avant de rejoindre le stock des adultes.

ONG : Organisations non gouvernementales. Il s'agit d'associations, de groupements, de collectifs, organisés pour peser dans les politiques de développement tant au plan national qu'international. Les ONG sont depuis quelques années officiellement reconnues par les organisations internationales, comme l'ONU, comme des interlocuteurs à part entière.

OUA : Organisation de l'unité africaine.

palangre : Longue ligne de pêche tendue horizontalement sur laquelle sont fixés, de part et d'autre, de nombreux hameçons.

pêche minotière : Activités de pêche dont les captures sont transformées en farine (destinée essentiellement à l'alimentation des animaux d'élevage comme le porc ou la volaille), mais aussi en huile et autres sous-produits.

pêcherie : Ressource halieutique d'un domaine géographique exploitée par une flottille donnée.

pélagique : Qualifie les espèces vivant en pleine eau, sans rapport apparent avec le fond marin (sardines, anchois, harengs... ). Les petits pélagiques vivent en bancs (sardines, maquereaux... ).

phytoplancton : Végétaux marins microscopiques.

plate-forme (ou plateau) continentale : Zone marine ceinturant les continents, qui s'étend jusqu'à la zone où la pente du fond marin s'accroît brusquement. La profondeur de l'eau est alors d'environ 150 à 250 mètres.

prises accessoires : Animaux capturés alors qu'ils ne sont pas la proie recherchée par le pêcheur (par exemple, dauphins capturés lors de la pêche au thon).

productivité primaire : Quantité de matière organique fabriquée dans un écosystème par les organismes photosynthétiques (l'herbe ou le phytoplancton, par exemple).

récif corallien : Chaîne de rochers formés par la croissance des coraux.

recrutement : Accroissement de la ressource par l'apport naturel des jeunes poissons devenant adultes, et rejoignant donc le stock.

ressource : Dans le jargon halieutique, " la " ressource désigne les stocks d'animaux aquatiques exploitables.

sélectivité : Aptitude d'un engin de pêche à laisser s'échapper les poissons de petite taille.

senneur : Navire pêchant à l'aide d'une senne, filet triangulaire très allongé qu'il tire en incurvant sa trajectoire pour encercler le poisson.

société conjointe : Forme juridique de société associant des partenaires étrangers à des acteurs du pays d'accueil pour une activité commune dans le pays (traduction de l'expression anglaise "joint venture ").

stock de poissons : Population (ou partie de population) localisée dans une zone géographique déterminée, n'entretenant aucun échange avec les stocks voisins de la même espèce. Cette notion de stock n'est pas un concept biologique mais une unité théorique de gestion.

stock chevauchant : Stock de poisson se trouvant pour partie dans une ZEE, et pour une autre partie dans la zone internationale.

surimi : Produit alimentaire à base de pâte de poisson.

surpêche : Pêche trop intensive par rapport à la fertilité de la ressource.

TAC : Total Allowable Catch, c'est-à-dire total de captures autorisé.

upwelling : Phénomène hydrologique par lequel les eaux froides et riches en sels nutritifs situées en profondeur remontent à la surface.

ZEE : Zones économiques exclusives. Espace maritime de 200 milles marins dans lequel le pays côtier dispose du droit souverain d'explorer, d'exploiter et de gérer les ressources marines.

 

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